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Philippe Keckhut, spécialiste des mesures atmosphériques

Membre de l'équipe Stratosphère, haute troposphère et interfaces, Philippe Keckhut revient sur le workshop qu'il a organisé en septembre, ses thèmes et projets de recherche, et le retentissement de l'aventure Rosetta sur le laboratoire qu'il dirige désormais.

le 28 novembre 2014

Publié dans la lettre de la recherche n°14 en novembre 2014
Un workshop pour l’avenir de la mesure atmosphérique 
C’est lors d’un workshop en septembre dernier que Philippe   Keckhut a réuni 80 participants autour de la question de l’avenir des   mesures spatiales, à l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (OVSQ),   à l’Université Pierre et Marie Curie et au Centre national d’études   spatiales. Représentants des agences spatiales les plus impliquées -   comme la NASA, l’ESA, la DLR, notamment - et chercheurs/ingénieurs   spécialisés dans le domaine des sondages de l’atmosphère par lasers   embarqués se sont rencontrés afin de travailler ensemble. Le LATMOS,   renommé pour ses compétences et novateur en la matière, a mis en avant   deux projets particuliers concernant l’altitude des nuages et les   mesures de vent qui nécessiteront d’étroites collaborations.

Des mesures sur le long terme pour des enjeux économiques et humains
Philippe Keckhut se consacre actuellement à la surveillance  de l’ozone, aux volcans (effets de la stratosphère sur le climat), et au  changement climatique global, soit aux mesures  liées à la météo, au  climat et à la pollution. « C’est grâce à un lidar  (ou laser), nous  précise-t-il, que le nuage de cendres du  volcan islandais avait été  repéré en 2010. Notre objectif est de pouvoir, la prochaine fois,   détecter en amont un tel phénomène afin de réagir de façon plus   adéquate ».
Pour ce qui est de l’ozone, Philippe Keckhut  dispose de 30  ans de données récoltées et cumulées grâce au projet de  surveillance mis  en place avec plusieurs laboratoires dans le monde. «  Je suis reponsable de mesures (réalisées à partir de lidars) de  températures et de vapeurs d’eau. Nous avons un  réseau de stations sol  qui suivent la couche d’ozone à l’aide de lasers. Parmi les membres de  ce réseau qui cherche à prévenir d’un refroidissement de l’atmosphère  associé au changement climatique, on peut citer l’Observatoire de Haute Provence à Aix et l’Observatoire de La Réunion au Piton Maïdo.  En plus des lasers, c’est sur les satellites qu’ils s’appuient car ces  instruments fournissent des mesures absolues comparables sur le long  terme. Au laboratoire, nous travaillons sur les processus fondamentaux  de ce qui régit l’équilibre de la Terre, comme le soleil et les  planètes. Par exemple, une diminution de l’activité solaire ou une  augmentation des éruptions volcaniques explosives avec cendres (qui  peuvent rester pendant 3 ans dans la stratosphère) pourrait être  dramatique quant à l’impact sur les changements climatiques. Cela  entrainerait une diminution de température et de luminosité qui jouerait  sur les activités humaines, l’agriculture, la biosphère, la vie  économique, etc ».

Philae, une prouesse technique mondiale impliquant le LATMOS
« Au LATMOS, on essaie de reproduire grâce à notre plateforme d’intégration et de tests (PIT)  les conditions de ce qui se passe dans l’espace, comme les  bombardements de comètes et d’éléments. Ce sont des installations de  très haut niveau qui coûtent cher à nos tutelles et à nos partenaires,  mais dont l’enjeu est capital. L’objectif est de protéger l’évolution de  notre atmosphère grâce à une meilleure connaissance de l’origine de la  vie, cela touche directement les gens. C’est aussi une question très  importante intégrée dans le projet Rosetta/Philae ». 
L’intérêt est également de montrer au grand public et aux partenaires à  quelle recherche exacte les chercheurs se consacrent. « Il s’agit d’une  recherche sur le long terme : l’idée a jailli il y a peut-être trente  ans, la réalisation se fait actuellement et l’analyse des données va  durer une dizaine d’années ». L’engagement du laboratoire sur dix ou  vingt ans dans des missions telles que la conception et la fabrication  d’instruments pour le CNES constitue l’une de ses spécificités. Afin de  faire partie des élus des appels à projets, le laboratoire élabore un  programme Recherche et Technologie en permanence.
Dans un  secteur particulièrement concurrentiel sur le plan international,  Philippe Keckhut prépare aujourd’hui ce qui sera effectif dans le  développement des techniques qui permettront au laboratoire d’être le  plus à la pointe demain.
Informations complémentaires
En savoir plus
Le LATMOS fait partie de l’Institut Pierre Simon Laplace créé en 1995 par Gérard Mégie, et qui regroupe 5 laboratoires (LATMOS, LISA, LMD, LOCEAN, LSCE) dont les thématiques de recherche concernent l’environnement global. Ces laboratoires élaborent une stratégie commune pour l’étude du « Système Terre » dans sa globalité, ainsi que pour l’étude d’autres objets du Système solaire.
> Consulter le site du LATMOS
> Consulter le site de l’IPSL
Contact
Annelise Gounon-Pesquet annelise.gounon-pesquet@uvsq.fr
Chargée de communication scientifique à la Direction de la Recherche