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Newsletter № 76 14 déc. 2021

1 - UVSQ Research, la lettre de la recherche de l'UVSQ

N° 76 - Décembre 2021 

A la Une

Donation historique de l'explorateur Jean Malaurie
Figure emblématique de l’exploration polaire, Jean Malaurie cède à l’Institut océanographique une très large partie de ses collections, archives et effets personnels, illustrant 70 ans d’une vie consacrée aux peuples de l’Arctique.
Signature Institut Océanographique Monaco 2021

Afin de valoriser ce patrimoine, une convention tripartite a été signée le 26 novembre au Musée océanographique de Monaco entre Jean Malaurie, l’Université de Versailles Saint-Quentin-en Yvelines (UVSQ), représentée par son président Alain Bui, et l’Institut océanographique, représenté par son directeur général Robert Calcagno, en présence de S.A.S le Prince Albert II de Monaco.

C’est à l’occasion d’une visite personnelle de S.A.S. le Prince Albert II à Jean Malaurie, le 21 novembre 2019, que ce dernier évoqua son souhait de léguer ses collections à la Principauté de Monaco, en un lieu qui serait à même de garantir leur valorisation et une diffusion la plus large possible. Compte-tenu de la personnalité du donateur - à l’intersection de l’explorateur et du chercheur, à l’image du Prince Albert Ier dont Jean Malaurie est un grand admirateur - l’Institut océanographique a été proposé par S.A.S. le Prince Souverain pour devenir le dépositaire et gestionnaire principal de cette donation. Il s’agit de la donation la plus importante que Jean Malaurie ait faite à une institution. Une partie sera valorisée dès le printemps 2022 à l’occasion de l’exposition « Mission Polaire » au Musée océanographique, année qui marquera également les 100 ans de l’explorateur.

L’acte de donation a ainsi été signé entre Jean Malaurie et l’Institut océanographique, représenté par son président du Conseil d’administration, le Professeur Philippe Taquet, le 19 novembre dernier à Dieppe. Le fonds se compose de près de 500 objets (archives personnelles, médailles, décorations…), 200 heures d’enregistrements, près de 5000 photographies (tirages et diapositives) et du traineau de Sir Wally Herbert (1934-2007), premier conquérant du Pôle Nord géographique, offert par ce dernier à Jean Malaurie. 

« En ce jour solennel de la donation de mes collections arctiques à l’Institut océanographique - qui sera accompagné sur le plan scientifique par « l’Institut de recherches arctiques Jean Malaurie Monaco-UVSQ » - j’ai le grand honneur de célébrer cet organisme d’union internationale de l’Arctique en alliance étroite avec les peuples autochtones de la Sibérie, de la Laponie, du Groenland, du Nunavik, du Nunavut et de l’Alaska. Respect pour eux et la nature qui les transcende » a déclaré Jean Malaurie.

Légende photo : 26 novembre 2021 - Signature d’un accord tripartite au Musée océanographique entre Alain Bui, président de l’UVSQ, Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco et Jean Malaurie (absent, la convention ayant été signée par ses soins en amont), en présence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco.

Zoom en 3 questions

Vincent Geronimi Dimanche 12 décembre 2021 a eu lieu le 3e référendum en Nouvelle-Calédonie pour l’indépendance, prévu par les Accords de Nouméa (1998). Le "non" l’a emporté massivement avec 96,5% des voix pro-France contre 3,5% de "oui", sur fond d’abstention record. Vincent Geronimi, enseignant-chercheur en sciences économiques et directeur du Centre d’études sur la mondialisation, les conflits, les territoires et les vulnérabilités (Cemotev), spécialiste des économies insulaires, nous éclaire sur la situation et les enjeux de ce territoire français qui jouit d’un statut particulier unique.

1/ Pouvez-vous nous expliquer le contexte historique de la mise en place de ces référendums liés aux Accords de Nouméa ? 
« Ce processus étalé sur 30 ans s’explique par la décolonisation et un souhait de construire un destin commun. Le vote n’étant pas la solution pour satisfaire des communautés aux objectifs différents et notamment les Kanaks, des référendums ont été proposés. Lors des deux consultations précédentes sur l'accès à la pleine souveraineté de l'archipel, en 2018 et 2020, le "non" l'avait emporté. Le 3e référendum a fait l’objet d’un appel à la non participation par les indépendantistes, ce qui prive la Nouvelle-Calédonie d’avoir l’expression complète de ses citoyens. Le parti indépendantiste FLNKS et les nationalistes ne reconnaissent pas la légitimité ni la validité de ce scrutin. Leur position conteste la date fixée au 12 décembre pour le référendum, pour deux raisons : la première par rapport au contexte Covid19 qui a beaucoup touché le peuple Kanak et aux coutumes kanaks inhérentes au deuil ; la seconde en référence aux délais respectés entre les deux premiers référendums, comme l’avait rappelé à l’époque l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, par rapport à la période pré-électorale présidentielle dans laquelle nous sommes. »

2/ Au lendemain d’un « non à l’indépendance » largement majoritaire pour la 3e fois, quel bilan peut-on dresser ? 
« Emmanuel Macron a commencé son discours post-référendum par l’affirmation que « la Nouvelle-Calédonie restera française ». Cette affirmation apparaît comme une fin de non recevoir aux revendications indépendantistes initiales. Aussi, le risque est de revenir à la situation d’il y a 30 ans, à savoir à la marginalisation, voire à l’exclusion des négociations du peuple kanak. Il est inconcevable que les discussions et propositions reprennent sans inclure les indépendantistes, qui ont affirmé ne pas renouer le dialogue avant les prochaines élections présidentielles françaises.
Aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d’un statut particulier unique avec une autonomie très avancée. En effet, de nombreuses compétences ont été dévolues au territoire, entrainant une modification de la Constitution. Les Accords de Nouméa ont permis la mise en place de provincialisation afin de donner des responsabilités très élevées et la Nouvelle-Calédonie se divise en trois provinces. Deux provinces sont indépendantistes kanaks, et la 3e, la plus grande autour de Nouméa est gérée par les loyalistes ».

3/ Les indépendantistes ayant souhaité s’exclure de ce référendum, comment répondre à leurs attentes ?
« Il existe des tensions sur le territoire, induites par l’accentuation des inégalités économiques et sociales, notamment entre Kanaks et non Kanaks. Il faudrait réussir à construire un modèle économique et social soutenable qui relèverait d’une petite économie insulaire dépendante des transferts publics de la métropole et du développement de l’industrie du nickel, ressource importante de la Nouvelle-Calédonie. Cela constitue un défi considérable. 
L’industrie du nickel est une voie de développement choisie par les indépendantistes. Cette stratégie du nickel connaît des limites. En effet, l’instabilité du cours du nickel entraine une vulnérabilité liée aux gros opérateurs internationaux.
Une des pistes explorées au Cemotev met l’accent sur le développement patrimonial comme capacité de faire valoir ses différences et spécificités. Par exemple, il s’agirait de développer un tourisme axé sur les patrimoines culturel et naturel de la Nouvelle-Calédonie, berceau de nombreuses espèces animales et florales endémiques. Il s’agit d’une stratégie de différenciation qui valorise les particularités de l’île pour attirer les touristes.
Le résultat obtenu avec ce dernier référendum dans le contexte actuel, nous verrons bien si la mise en place des Accords de Matignon (1988), puis des Accords de Nouméa (1998) portent encore leurs fruits. »

En savoir plus
Crédits photo : MSH Paris-Saclay
La Nouvelle-Calédonie face à son destin, S. Bouard, J.M. Sourisseau, V. Geronimi, L. Ro'i éditeurs, Karthala Gemdev, Paris, 2016

BU-Information scientifique et technique

Dernière étape de l’accord national avec l’éditeur Elsevier : mise en œuvre des imports dans HAL
Tous les articles des auteurs affiliés à une institution de l’ESR parus dans une revue incluse dans l’accord national avec l’éditeur Elsevier (2019-2022) seront à terme automatiquement référencés dans HAL
L’étape 1 a déjà eu lieu en octobre 2021 avec l’ajout des fichiers manuscrits auteur accepté (MAA) aux notices existantes - soit 3400 articles publiés entre janvier et septembre 2019.
L’ étape 2 est en cours avec l’ajout de publications non présentes dans HAL : import des métadonnées, des fichiers MAA ou du lien vers le MAA sur le site d’Elsevier – soit 8000 articles publiés entre janvier 2019 et septembre 2020. 
Les métadonnées fournies par Elsevier ne sont pas du tout structurées et un même établissement apparaît sous de nombreuses formes, donc le pôle recherche de la DBIST a été mis à contribution pour vérifier les affiliations de l’UVSQ.
Nos conseils / Je suis auteur et je publie dans une revue d’Elsevier :  Pour plus d'information
Équipe HAL UVSQ hal.bib@uvsq.fr

Actualités

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Vignette Loic Josseran
Profiter du Mois sans tabac pour arrêter de fumer, en lister les raisons si nécessaire et comprendre les dégâts causés par l'industrie du tabac sur la santé, l'environnement, la société, avec Loïc Josseran, professeur en santé publique. Loïc Josseran est professeur en santé publique à l'UFR Simone Veil-Santé de l'UVSQ et praticien hospitalier à l'hôpital Raymond Poincaré de l'AP-HP. Egalement président d' Alliance contre le tabac, il souligne l'importance d'encourager les fumeurs à arrêter de fumer et le risque accru encouru par les femmes fumeuses.




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Né du rapprochement courant 2020 des historiens du CHCSC de l'UVSQ avec des musicologues de l'axe RASM du laboratoire SLAM de l'Université d'Évry, le laboratoire RASM-CHCSC s'est concrétisé en juillet 2021. Le RASM-CHCSC entend développer les aspects proprement musicologiques du Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines et inscrire durablement la musique dans le champ de l’histoire culturelle.

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Maître de conférences à l'UVSQ, Pierre-Yves Sagnier est titulaire d'un master 2 de droit public général et d'un doctorat en droit public de l'Université de Lille. Cette Mention spéciale du prix de thèse en droit public récompense Pierre-Yves Sagnier pour sa thèse intitulée Le juge administratif et l'économie des moyens, soutenue à l'Université de Lille le 16 novembre 2019.

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Ses travaux concernent notamment le virus respiratoire syncytial, plus communément appelé virus de la bronchiolite du nourrisson, et en particulier sur l’étude des étapes tardives de la multiplication du virus respiratoire syncytial (VRS) dans la cellule hôte.

Jean-Yves Mollier, lauréat du Prix Charles Aubert - Histoire 2021
Jean-Yves Mollier, professeur émérite du  Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC) a reçu le Prix Charles Aubert - Histoire 2021, décerné par l'Académie des sciences morales et politiques pour ses ouvrages Interdiction de publier. Histoire de la censure d'hier à aujourd'hui (Double Ponctuation, 2020) et Histoire des libraires et de la librairie depuis l'antiquité jusqu'à nos jours (Actes Sud, 2021).

Lancement de la plateforme Transatlantic Cultures
Le 25 novembre 2021, a eu lieu le lancement officiel de la plateforme numérique Transatlantic Cultures, Histoires culturelles de l’espace atlantique XVIIIe-XXIe siècles à La Maison de l'Amérique Latine. Au programme en présence notamment d'Anaïs Fléchet, enseignante-chercheuse au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC), plusieurs tables rondes et interventions : le mot d'accueil, Une histoire connectée de l’espace atlantique, Les humanités numériques au concret, Des histoires culturelles, une polyphonie de perspectives, Et après ? Bilan et perspectives.
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Annelise Gounon-Pesquet, Chargée de communication scientifique
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