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3 questions à Christine Hamelin
le 17 septembre 2019
Publié dans La lettre de la recherche n°51, juillet 2019
Auparavant à l’Inserm, Christine Hamelin, sociologue du genre et de la santé, est désormais chercheuse au laboratoire Printemps et s’intéresse aux rapports de genre et à leur impact sur la santé. Elle enseigne aujourd’hui à la fois à l’UFR des Sciences sociales et à l’UFR Simone Veil Santé.
1/ Quelle est votre thématique de recherche ?
Ma thématique se situe au carrefour de deux sociologies : d’une part, la sociologie du genre qui étudie notamment la manière dont les identités de genre se construisent tout au long de la vie et et d’autre part, la sociologie de la santé, ou comment la santé est déterminée par nos inscriptions sociales. Dans cette perspective, le genre est considéré comme une caractéristique sociale au même titre par exemple que la catégorie socio-économique. Toute la construction des identités produit aujourd’hui encore des inégalités et je m’intéresse plus spécifiquement à celles qui existent dans le champ de la santé.
2/ Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Je travaille sur deux axes distincts. Le premier concerne le processus précoce de socialisation de genre dans les familles. Il s’agit d’une recherche collective menée au laboratoire Printemps avec Olivia Samuel, Yoann Demoli, Agnès Pelage et Gabrielle Schütz, en collaboration avec les laboratoires CRESPPA (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris) et CESSP (Centre européen de sociologie et de science politique). Partant à la fois d’entretiens ouverts et répétés avec 18 couples ayant des enfants et des données statistiques de la cohorte Elfe, étude longitudinale française depuis l’enfance qui comprend 18 000 familles, nous effectuons un suivi régulier de familles de la naissance jusqu’aux 3 ans de leur enfant. Nous étudions la manière dont très tôt, les normes de genre orientent l’éducation et la prise en charge des enfants, en centrant notre attention sur la socialisation corporelle des tres jeunes enfants. C’est à travers la description des pratiques et des discours des parents en matière de soins, d’hygiène, d’alimentation, de santé et d’apparence corporelle que nous cherchons à observer l’existence des possibles différences entre les garçons et les filles. Le contexte plus large dans lequel sont élevés les enfants doit aussi être pris en compte : quel parent prend en charge quelle tâche ? Le travail de puériculture est-il partagé entre la mère et le père ? Autrement dit, qu’est-ce qui est donné à voir à l’enfant en ce qui concerne la répartition des tâches entre les hommes et les femmes dans la famille ? Cet ensemble d’éléments peut prendre des formes différentes selon les groupes sociaux c’est là un point également important de cette recherche : étudier les variations de la socialisation de genre selon les milieux sociaux.
Le second axe de mes travaux porte sur l’analyse du retentissement des violences, en particulier sexuelles, subies dans la jeunesse sur différentes dimensions de la vie et de la santé à l’âge adulte. Les effets des violences subies dans l’enfance ou l’adolescence sont particulièrement forts, tenaces et nombreux sur la santé à l’âge adulte. La perspective sociologique permet d’identifier les processus sociaux impliqués tels le genre ou le milieu socio-économique mais aussi le poids du contexte social en général (du degré de « intolérance sociale » vis-à-vis des violences) qui joue beaucoup sur la fréquence des violences mais aussi sur la possibilité pour les victimes de s’ouvrir aux autres ou pas. commencé à travailler autour de cet axe à l’INSERM sur la zone de la Nouvelle-Calédonie et je continue aujourd’hui en collaboration avec des collègues de l’ Institut national d’études démographiques (INED).
Le second axe de mes travaux porte sur l’analyse du retentissement des violences, en particulier sexuelles, subies dans la jeunesse sur différentes dimensions de la vie et de la santé à l’âge adulte. Les effets des violences subies dans l’enfance ou l’adolescence sont particulièrement forts, tenaces et nombreux sur la santé à l’âge adulte. La perspective sociologique permet d’identifier les processus sociaux impliqués tels le genre ou le milieu socio-économique mais aussi le poids du contexte social en général (du degré de « intolérance sociale » vis-à-vis des violences) qui joue beaucoup sur la fréquence des violences mais aussi sur la possibilité pour les victimes de s’ouvrir aux autres ou pas. commencé à travailler autour de cet axe à l’INSERM sur la zone de la Nouvelle-Calédonie et je continue aujourd’hui en collaboration avec des collègues de l’ Institut national d’études démographiques (INED).
3/ Quelles sont vos perspectives actuelles en recherche ?
J’ai obtenu une délégation à partir du 2 septembre 2019 pour un an à l’INED. Je vais poursuivre mes recherches autour des conséquences des violences sur la santé, dans le cadre du projet intitulé VIRAGE : Violences et rapports de genre, mais cette fois sur la zone géographique des Antilles et de La Réunion. L’originalité de cette enquête est qu’elle prend en compte les violences subies par les femmes et par les hommes.. Dans le cadre de ce détachement, j’approfondirai également mes recherches sur le rapport au corps, à la santé et aux soins des enfants, et je préparerai mon Habilitation à diriger les recherches (HDR).
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