Le Service d'Accompagnement des Etudiants et Personnels handicapés (SAEPH) de l’UVSQ a co-organisé avec la Vice-présidente de la commission formation et vie universitaire (CFVU) en charge de la Vie Universitaire, jeudi 16 mars 2023, une journée thématique consacrée à ce grand enjeu, où de nombreux témoignages et conférences d’experts ont tenté d’apporter un éclairage pour une meilleure pratique au quotidien.
Le Handicap à l’UVSQ
C’est aujourd’hui près de 400 étudiants, qui se sont déclarés en situation de handicap auprès du SAEPH, comme l’a rappelé dans son introduction, Katia Radja, contre 180 en 2017, soit une augmentation de + 120 % ! Un public qui ne cesse d’augmenter donc, car mieux détecté dans les années précédent leur entrée à l’université et pour lequel une réflexion en profondeur sur notre manière de les accueillir doit être menée collectivement. Car la volonté de s’orienter vers un accueil, une prise en charge et une pédagogie plus inclusives concerne tous les acteurs de la communauté universitaire.
Les témoignages d’étudiantes en situation de handicap
« Récemment j’ai mis une semaine à lire un texte de 40 pages quand mes camarades ne vont mettre que quelques heures». Yamina G. est dyslexique et dysorthographique, elle étudie actuellement en 3e année de licence de sociologie à l’UVSQ.
Son témoignage a permis de mettre en lumière les difficultés rencontrées dans son parcours scolaire. Ainsi, malgré l’incompréhension parfois rencontrée dans ses années collège et lycée quant à son handicap Yamina constate aujourd’hui avec soulagement et satisfaction que l’université a pu l’accueillir confortablement en mettant en place les aménagements dont elle avait besoin pour poursuivre ses études. Parmi les compensations mises en place : logiciels correcteur d’orthographe et de conjugaison d’aide à la syntaxe, à la conjugaison, à l’orthographe, prédicteur de mots. « Cet accompagnement m’enlève un poids et me permets de me concentrer davantage sur mes études et d’y arriver ! »
Jeanne L témoigne : « mon quotidien me demande plus de temps, dans toutes mes activités», porteuse d’un handicap moteur, Jeanne se déplace en fauteuil roulant sur le campus de Saint-Quentin-en-Yvelines où elle suit des études d’histoire, en première année de licence. Elle parle « d’appréhension en arrivant à la fac » et de la peur d’être elle aussi incomprise par la communauté universitaire. Finalement, à l’instar de sa camarade Yamina, elle s’est sentie « écoutée et accompagnée au quotidien, c’est l’université qui s’est adaptée et m’a proposé des arrangements pour mon emploi du temps ».
Pleine de ressources, elle participe cette année aux championnats de France de handbike, un défi supplémentaire pour cette battante qui le rappelle : « si j’en suis là où j’en suis aujourd’hui, c’est parce que je me suis démenée pour ! »
Retrouvez le portrait de Jeanne, réalisé par le magazine L’Equipe :
Le maintien dans l’emploi : témoignages d’une enseignante et d’un personnel administratif en situation de handicap
Alain Bui, président de l’UVSQ a souligné en ouverture de cette journée de colloque que « pour être parfaitement en phase avec notre ambition pour nos étudiantes et étudiants, nous devons être exemplaires également pour nos personnels, c'est pourquoi notre université se doit d'être le milieu professionnel où chacun peut mener la carrière aussi longue qu'il le souhaite et ce, malgré les aléas de la vie, en œuvrant pour le maintien dans l'emploi et l'accompagnement des personnels en situation de handicap qu'ils soient enseignant ou administratif. »
Suite à l’obtention de sa RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) Marie-Pierre Husson, qui travaille au sein de la direction des moyens généraux, a pu être accompagnée par le SAEPH et bénéficier des aménagements matériels nécessaires à l’aménagement de son poste de travail : un fauteuil ergonomique-ballon, souris roller-mouse, bureau électrique assis-debout… permettent de compenser des douleurs musculo-squelettiques et ainsi favoriser le maintien dans l’emploi le plus longtemps possible.
Quant à elle, Sylvie Fabre, enseignante en communication à l’IUT de Vélizy-Rambouillet, sourde et malentendante rencontre des difficultés de compréhension et communication dans l’exercice de son métier. Son témoignage a mis en lumière sa difficulté à pouvoir assurer les cours magistraux qui restent compliqués pour elle, de par la structure de la salle, la résonnance et la trop grande distance avec les étudiants. Alors qu’elle pensait devoir se reconvertir, en étant reçue par le service handicap, l’enseignante a pu être accompagnée et continuer à se projeter à plus long terme dans son métier grâce au dispositif auditif dont elle a bénéficié dans le cadre des aménagements proposés par le SAEPH.
Des clés concrètes pour une pédagogie plus inclusive et universelle
David Delfolie, chargé de mission inclusion, enseignant-chercheur en sciences politiques et sociologie à Sciences-Po Lille a présenté lors d’une conférence, les évolutions souhaitables de nos pratiques d'enseignement et leurs adaptations pour tout notre public étudiant : « des astuces concrètes qui font diminuer la souffrance, soulagent les problèmes organisationnels et permettent de ne plus se priver des talents de nos étudiants mais aussi de gagner en termes de confort pour l’enseignant. »
L’intervention de David Delfolie amène à repenser les pratiques pédagogiques qui devraient s’adapter à l’évolution de la manière d’apprendre de nos étudiants. L’adoption d’une pédagogie inclusive universelle permet de répondre aux besoins de tous les profils d’apprenants en trouvant des solutions innovantes. Ce ne sont pas seulement nos étudiants en situation de handicap qui en bénéficient seuls, mais c’est l’ensemble des étudiants pour qui les méthodes d’apprentissage améliorées sont davantage en lien avec leurs manières d’apprendre.
Sensibiliser, former notre communauté universitaire à la question du handicap, réfléchir à la pédagogie inclusive, écouter les témoignages des étudiants et personnels sur leur parcours, leurs difficultés et leurs réussites afin que chacun d'entre nous puisse comprendre, dans le but d'adopter les bonnes pratiques et changer si besoin son regard, tel était l'objectif de cette journée d'échanges, qui a réuni à l’OVSQ, près de 130 étudiants, personnels et enseignants de notre université.
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