Focus sur le projet ACTIVATE

1/ Quelle est l’origine du projet ACTIVATE ?
« Ce projet est né du réseau METIS, créé en 2015 par le CHCSC (Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines) avec l’Université de Lausanne en Suisse et l’Université de Padoue en Italie.
Notre volonté était de favoriser des échanges entre nos étudiants de Masters, et nous avons également organisé trois écoles d’été internationales pour les étudiants de M2 et les doctorants. Nous avons voulu ensuite développer ce réseau. Grâce à un financement MRSEI de l’ANR obtenu en décembre 2022, Carlotta Sorba (Univ. de Padoue), François Vallotton (Univ. de Lausanne) et moi-même avons pu préparer pendant un an le dépôt en février 2024 d’un projet européen. Nous avons choisi de candidater au programme Marie Curie Staff Exchanges (MSCA SE) qui permet de contribuer à un projet de recherche commun grâce à des mobilités, que ce soit d’enseignants-chercheurs, de doctorants, ou des personnels d’appui à la recherche.
C’est ainsi qu’est né le projet ACTIVATE ».

2/ En quoi consiste le projet ACTIVATE ?
« Ce projet consiste à réfléchir sur l’histoire de la collecte, de la conservation et de la valorisation des archives de mouvements militants politiques et sociaux qui ont existé en Europe, du 19e siècle à nos jours. L’ambition d’ACTIVATE est ainsi d’interroger le lien entre militants, archivistes et chercheurs dans une perspective européenne et sur le temps long. Nous avons choisi de nous concentrer sur quelques thèmes de mobilisations : les révolutions (progressistes ou conservatrices), les féminismes, la défense de l’environnement, la solidarité internationale.
Les institutions d’archives partenaires du projet conservent des archives privées, communautaires. En France, il s’agit de La Contemporaine, du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir mais aussi du musée Carnavalet, dont les collections sur le XIXe sont essentielles pour notre projet. En Pologne, notre partenaire est la Fondation Karta, créée en 1982 dans la clandestinité, pour collecter les preuves de la répression politique et qui, de nos jours continue à collecter publications, objets et autres traces des mobilisations présentes.
Une autre priorité du projet était, de fait, de réunir des partenaires de différentes régions de l’Europe. Ce sont ainsi 16 partenaires impliqués dans ACTIVATE, dont 5 universités et 11 musées et centres d’archives, de 7 pays différents.
La dimension européenne du projet permettra d’étudier la circulation transnationale des mouvements militants à travers des archives aux supports très divers, tels que banderoles, films, presse, tracts, affiches, laissées par ces mouvements. Une exposition finale sera consacrée aux archives des mouvements féministes en Europe.
Il existe un Master Gestion des archives à l’Université Paris-Saclay qui forme les futurs archivistes. Un tel projet pourrait initier les étudiants aux pratiques et usages des autres pays européens en matière de traitement des archives privées et militantes, notamment ».

3/ Quels sont les objectifs du projet ?
« Les objectifs sont multiples : mettre en réseau, à l’échelle européenne, des universités et centres d’archives par des mobilités, permettre un dialogue entre des archivistes et des chercheurs, réfléchir aux questions des méthodes et des bonnes pratiques concernant les archives, tant numériques que le catalogage des objets grâce aux expériences et expertises de chacun.
Pour aller plus loin que le domaine de la recherche, des ressources éducatives libres (REL) seront produites, qui pourraient être utilisées dans les cours. Maximilien Petit, chargé des ressources au CHCSC, pilotera cet aspect du projet. La formation tient en effet un rôle important au sein d’ACTIVATE ».