Vous êtes ici : UVSQ L'UVSQActualités de l'université
- Partager cette page :
- Version PDF
Interview de Loïc Josseran : "Je n’ai pas d’inquiétudes quant à la soutenabilité financière de l’université"
À la tête de l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines depuis fin 2024, Loïc Josseran détaille pour EducPros les priorités de son mandat. La proximité avec le monde économique, le budget et la vie étudiante figurent parmi les préoccupations principales, avec, en vue l'intégration dans Saclay pour 2027.
le 18 mars 2025
Mis en ligne le 18 mars 2025
Article issu du site www.letudiant.fr
Élu à la présidence de l'UVSQ (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), le 2 décembre 2024, Loïc Josseran entame plusieurs chantiers. Il a notamment pour objectif de rapprocher l'établissement du monde économique et de développer ses ressources propres.
Il rappelle par ailleurs son attachement à l'intégration de l'université Paris-Saclay, en 2027.
Ma priorité sera de mettre en lien l'université avec le territoire. Il faut faire évoluer progressivement l’offre de formations pour aller vers les besoins réels des entreprises autour de nous. C'est gagnant-gagnant : les entreprises ont besoin des jeunes diplômés pour fonctionner et cela assure l’employabilité de nos formations.
Aujourd’hui, nous n’avons pas d’échange avec ce monde socio-économique. J’ai donc nommé un chargé de mission sur ce sujet. Par ailleurs, dans un de nos laboratoires, nous accueillons un entrepreneur, très impliqué dans la CCI des Yvelines. Ces deux personnes seront motrices pour faire avancer cette réflexion et définir les attentes des industriels.
Nous avons aussi l’ambition de développer la vie étudiante. Ce qui me tient à cœur, c’est de mettre en place un Parlement étudiant, qui permettra aux élus des composantes de participer à la vie étudiante, de façon à élargir au-delà des élus aux conseils centraux. Ces derniers sont importants mais il faut qu’on prenne plus en compte les avis et attentes des étudiants. La réflexion a commencé : j’espère qu’il verra le jour à la rentrée prochaine.
Nous allons par ailleurs développer une appli pour avoir tout l’UVSQ dans la poche. Toutes les informations concernant les étudiants s'y trouveront : le certificat de scolarité, l’emploi du temps et ses modifications, la carte étudiante, les rappels de documents à rendre... Nous opérerons ensuite un développement tourné vers les personnels.
Cela entraînera des évolutions, mais je ne sais pas encore si nous ouvrirons ou nous fermerons des formations. Par exemple, faut-il faire du génie mécanique ou du génie électrique à l’IUT ?
En plus de la formation, il y a également des attentes du côté de la recherche. Nous voulons notamment développer des projets scientifiques et des bourses Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche, NDLR).
Cette proximité avec le monde entrepreneurial est importante. Cela permet d’aller vers l’apprentissage, une voie plébiscitée par les jeunes, ainsi que vers la formation continue.
Ce sont aussi des axes de développement économique,. Aujourd'hui, tendre la main pour que l'argent tombe du ministère, c’est fini. L’Etat a désormais des moyens plus limités.
Il faut donc trouver des moyens de continuer à accueillir les étudiants et de ne pas fermer nos formations. Et pour moi, il est hors de question d’augmenter les frais d’inscription. C’est extrêmement important que nous continuions à jouer un rôle d’ascenseur social dans les Yvelines, avec des formations de qualité à un prix modeste.
Notre budget de 2025 reste équivalent à celui de 2024, c’est-à-dire très légèrement déficitaire. Nous n’aurons donc pas besoin de puiser dans le fonds de roulement. Nous sommes dans une situation saine qui nous permet d’envisager l’avenir sans difficultés.
Je n’ai pas d’inquiétudes quant à la soutenabilité financière de l’université, d’autant que nous avons en effet l'objectif de développer les ressources propres. Elles représentent environ 50 millions d’euros, pour un budget de 190 millions d’euros cette année. C’est là que sont les marges. L’État n’a plus la capacité d’augmenter le financement public.
Il faut donc développer notre dynamisme en matière de formation continue, d’apprentissage, et aller chercher de contrats de recherche au niveau européen, ainsi que tous les appels à projets qui peuvent exister. Nos plateformes technologiques peuvent aussi être louées à des opérateurs, par exemple des start-up. Nous avons notamment une plateforme tournée vers la biologie, et une autre tournée physique et chimie.
Enfin, la fondation UVSQ peut nous permettre de récupérer des financements, sous forme de mécénat et de projets de recherche. Elle est aussi de nature à nous faire rayonner sur le territoire.
Les retards ne sont pas de mon ressort, mais nous restons fermement attachés à intégrer Saclay. C’est une opportunité de développement, de valorisation de nos diplômes, et d’accès aux étudiants étrangers.
Notre place est légitime : nous sommes la deuxième force de recherche dans Saclay, nous apportons aussi les formations SHS qui ne sont pas encore dans Saclay, ainsi que des laboratoires d’excellence. Je rappelle également que nous sommes également membre fondateur de Saclay.
Concernant le changement de nom, nous allons conserver notre toponyme, qui nous situe dans l'espace. D'autant qu'il est facile de situer Versailles depuis l'international, mais pas forcément Saclay.
Je me garderais bien de donner un nom dans l'immédiat, car c'est un élément important à construire. Il faut mener une réflexion collective pour que tout le monde se l’approprie. Cela tournera donc autour de Paris-Saclay et de Versailles Saint-Quentin.
Concernant les diplômes, nous avons déjà construit des projets. Quasiment toutes nos formations de master sont en commun et nos écoles doctorales sont co-accréditées Saclay et UVSQ. Côté licences, ce sera un peu différent, car tout ne sera pas en commun tout de suite. Mais nous devons y travailler sur le très long terme.
Quant à la gouvernance, il n'y aura pas de changement au niveau de l’UVSQ.
Il rappelle par ailleurs son attachement à l'intégration de l'université Paris-Saclay, en 2027.
Quelles sont vos priorités pour les quatre années à venir ?
Ma priorité sera de mettre en lien l'université avec le territoire. Il faut faire évoluer progressivement l’offre de formations pour aller vers les besoins réels des entreprises autour de nous. C'est gagnant-gagnant : les entreprises ont besoin des jeunes diplômés pour fonctionner et cela assure l’employabilité de nos formations.
Aujourd’hui, nous n’avons pas d’échange avec ce monde socio-économique. J’ai donc nommé un chargé de mission sur ce sujet. Par ailleurs, dans un de nos laboratoires, nous accueillons un entrepreneur, très impliqué dans la CCI des Yvelines. Ces deux personnes seront motrices pour faire avancer cette réflexion et définir les attentes des industriels.
Nous avons aussi l’ambition de développer la vie étudiante. Ce qui me tient à cœur, c’est de mettre en place un Parlement étudiant, qui permettra aux élus des composantes de participer à la vie étudiante, de façon à élargir au-delà des élus aux conseils centraux. Ces derniers sont importants mais il faut qu’on prenne plus en compte les avis et attentes des étudiants. La réflexion a commencé : j’espère qu’il verra le jour à la rentrée prochaine.
Nous allons par ailleurs développer une appli pour avoir tout l’UVSQ dans la poche. Toutes les informations concernant les étudiants s'y trouveront : le certificat de scolarité, l’emploi du temps et ses modifications, la carte étudiante, les rappels de documents à rendre... Nous opérerons ensuite un développement tourné vers les personnels.
Ces échanges avec le monde socioéconomique sur les formations induiront-ils des ouvertures et des fermetures de cursus ?
Cela entraînera des évolutions, mais je ne sais pas encore si nous ouvrirons ou nous fermerons des formations. Par exemple, faut-il faire du génie mécanique ou du génie électrique à l’IUT ?
En plus de la formation, il y a également des attentes du côté de la recherche. Nous voulons notamment développer des projets scientifiques et des bourses Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche, NDLR).
Cette proximité avec le monde entrepreneurial est importante. Cela permet d’aller vers l’apprentissage, une voie plébiscitée par les jeunes, ainsi que vers la formation continue.
Cette stratégie vise également à renforcer vos ressources propres, dans un contexte budgétaire particulièrement restreint ? Quelle part de votre budget ces ressources représentent-elles actuellement ?
Ce sont aussi des axes de développement économique,. Aujourd'hui, tendre la main pour que l'argent tombe du ministère, c’est fini. L’Etat a désormais des moyens plus limités.
Il faut donc trouver des moyens de continuer à accueillir les étudiants et de ne pas fermer nos formations. Et pour moi, il est hors de question d’augmenter les frais d’inscription. C’est extrêmement important que nous continuions à jouer un rôle d’ascenseur social dans les Yvelines, avec des formations de qualité à un prix modeste.
Le budget de l'UVSQ était légèrement déficitaire en 2024. Quelles sont vos prévisions pour 2025 ?
Notre budget de 2025 reste équivalent à celui de 2024, c’est-à-dire très légèrement déficitaire. Nous n’aurons donc pas besoin de puiser dans le fonds de roulement. Nous sommes dans une situation saine qui nous permet d’envisager l’avenir sans difficultés.
Je n’ai pas d’inquiétudes quant à la soutenabilité financière de l’université, d’autant que nous avons en effet l'objectif de développer les ressources propres. Elles représentent environ 50 millions d’euros, pour un budget de 190 millions d’euros cette année. C’est là que sont les marges. L’État n’a plus la capacité d’augmenter le financement public.
Il faut donc développer notre dynamisme en matière de formation continue, d’apprentissage, et aller chercher de contrats de recherche au niveau européen, ainsi que tous les appels à projets qui peuvent exister. Nos plateformes technologiques peuvent aussi être louées à des opérateurs, par exemple des start-up. Nous avons notamment une plateforme tournée vers la biologie, et une autre tournée physique et chimie.
Enfin, la fondation UVSQ peut nous permettre de récupérer des financements, sous forme de mécénat et de projets de recherche. Elle est aussi de nature à nous faire rayonner sur le territoire.
L'UVSQ intégrera l'Université Paris-Saclay d'ici 2027. Quelle place souhaitez-vous que l'UVSQ prenne dans ce grand établissement ? Pourquoi cette intégration est-elle retardée de deux ans ?
Les retards ne sont pas de mon ressort, mais nous restons fermement attachés à intégrer Saclay. C’est une opportunité de développement, de valorisation de nos diplômes, et d’accès aux étudiants étrangers.
Notre place est légitime : nous sommes la deuxième force de recherche dans Saclay, nous apportons aussi les formations SHS qui ne sont pas encore dans Saclay, ainsi que des laboratoires d’excellence. Je rappelle également que nous sommes également membre fondateur de Saclay.
Quels changements cela impliquera pour l'UVSQ, notamment en termes de nom, de gouvernance, de diplômes communs, etc. ?
Concernant le changement de nom, nous allons conserver notre toponyme, qui nous situe dans l'espace. D'autant qu'il est facile de situer Versailles depuis l'international, mais pas forcément Saclay.
Je me garderais bien de donner un nom dans l'immédiat, car c'est un élément important à construire. Il faut mener une réflexion collective pour que tout le monde se l’approprie. Cela tournera donc autour de Paris-Saclay et de Versailles Saint-Quentin.
Concernant les diplômes, nous avons déjà construit des projets. Quasiment toutes nos formations de master sont en commun et nos écoles doctorales sont co-accréditées Saclay et UVSQ. Côté licences, ce sera un peu différent, car tout ne sera pas en commun tout de suite. Mais nous devons y travailler sur le très long terme.
Quant à la gouvernance, il n'y aura pas de changement au niveau de l’UVSQ.
Informations complémentaires
Amélie Petitdemange | Publié le 17.03.2025 à 14H30
https://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-josseran-uvsq-je-nai-pas-dinquietudes-quant-a-la-soutenabilite-financiere-de-luniversite.html
https://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-josseran-uvsq-je-nai-pas-dinquietudes-quant-a-la-soutenabilite-financiere-de-luniversite.html