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Le pain, toute une histoire
le 17 juillet 2025
Publié dans la Revue UVSQ n°14
Bien plus qu’un simple aliment quotidien, le pain s’avère être un véritable symbole, gage de stabilité politique au cours des siècles, et notamment depuis le Moyen-Âge. Denis Saillard et Coline Arnaud, chercheurs associés au CHCSC, nous en livrent quelques miettes…
« Manger son pain blanc », « long comme un jour sans pain », « gagner son pain »… les expressions sur le pain, historiques ou populaires, ne manquent pas. Elles illustrent l’omniprésence de cet aliment de base durant des siècles et denrée du quotidien aujourd’hui encore, dans toutes les sphères sociales. Reflet de la valeur accordée à cet aliment sur notre table, le concours de la meilleure baguette de Paris, organisé depuis 30 ans par la Ville de Paris, avec l'appui de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française : le boulanger gagnant devient le fournisseur officiel des cuisines de la mairie de
Paris, pendant un an !
Le pain, acteur marqueur de notre histoire culturelle, sociale et économique
Le pain a joué un rôle à travers toutes les époques et dans de nombreuses sociétés. Des moulins à la production des céréales, des métiers du pain à la fixation du prix, tout ce qui avait trait au pain a longtemps été réglementé. Par exemple, les métiers du pain n’étaient pas ouverts aux femmes, en raison du travail de nuit et de la manutention demandant de la force physique. Pourtant, les femmes sont historiquement au cœur de l’aspect politique du pain. Marchandes de la Halle, commerçantes et ouvrières des faubourgs populaires parisiens sont à l’origine du mouvement du 5 octobre 1789 pour réclamer du pain alors que le peuple français en manque, et qui impulse le retour de la famille royale à Paris dès le lendemain. La foule déclare ramener « le boulanger, la boulangère et le petit mitron », surnoms donnés au roi, à la reine et au dauphin. « Aujourd’hui, le pain demeure un objet d’étude d’une grande utilité pour appréhender nos sociétés et leur environnement. Ses modes de production, sa composition, ainsi que les échanges alimentaires dans le monde constituent toujours, malgré la spectaculaire progression de la production alimentaire consécutive aux révolutions industrielles, des enjeux de premier ordre » indiquent Denis Saillard et Coline Arnaud.
En outre, ce sont les mutations des revendications populaires autour du pain qui sont mises en lumière, des jacqueries médiévales face aux disettes et famines jusqu’à la grève des ouvrières de Lawrence aux Etats-Unis demandant du « pain et des roses » en 1912, c’est-à-dire au fond l’accès au bonheur social, un niveau de vie décent et aux libertés, y compris pour les femmes, l’éducation la plus complète possible, et pas seulement l’apprentissage d’un métier.
Les récentes incidences de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, telles que les céréales, ont démontré combien le prix du pain peut subir, aujourd’hui comme hier, les conséquences des crises économiques et susciter la colère des boulangers comme des consommateurs de pain.
Paris, pendant un an !
Le pain, acteur marqueur de notre histoire culturelle, sociale et économique
Le pain a joué un rôle à travers toutes les époques et dans de nombreuses sociétés. Des moulins à la production des céréales, des métiers du pain à la fixation du prix, tout ce qui avait trait au pain a longtemps été réglementé. Par exemple, les métiers du pain n’étaient pas ouverts aux femmes, en raison du travail de nuit et de la manutention demandant de la force physique. Pourtant, les femmes sont historiquement au cœur de l’aspect politique du pain. Marchandes de la Halle, commerçantes et ouvrières des faubourgs populaires parisiens sont à l’origine du mouvement du 5 octobre 1789 pour réclamer du pain alors que le peuple français en manque, et qui impulse le retour de la famille royale à Paris dès le lendemain. La foule déclare ramener « le boulanger, la boulangère et le petit mitron », surnoms donnés au roi, à la reine et au dauphin. « Aujourd’hui, le pain demeure un objet d’étude d’une grande utilité pour appréhender nos sociétés et leur environnement. Ses modes de production, sa composition, ainsi que les échanges alimentaires dans le monde constituent toujours, malgré la spectaculaire progression de la production alimentaire consécutive aux révolutions industrielles, des enjeux de premier ordre » indiquent Denis Saillard et Coline Arnaud.
En outre, ce sont les mutations des revendications populaires autour du pain qui sont mises en lumière, des jacqueries médiévales face aux disettes et famines jusqu’à la grève des ouvrières de Lawrence aux Etats-Unis demandant du « pain et des roses » en 1912, c’est-à-dire au fond l’accès au bonheur social, un niveau de vie décent et aux libertés, y compris pour les femmes, l’éducation la plus complète possible, et pas seulement l’apprentissage d’un métier.
Les récentes incidences de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, telles que les céréales, ont démontré combien le prix du pain peut subir, aujourd’hui comme hier, les conséquences des crises économiques et susciter la colère des boulangers comme des consommateurs de pain.
Informations complémentaires
Pour en savoir plus : Pain et liberté – Une histoire politique du pain, du Moyen Âge au XXIe siècle, paru aux Editions Textuel, coécrit par Denis Saillard et Coline Arnaud.
* Le CHCSC (Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines) est un laboratoire de l'Institut d'Études Culturelles et Internationales (IECI), composante de l'UVSQ
* Le CHCSC (Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines) est un laboratoire de l'Institut d'Études Culturelles et Internationales (IECI), composante de l'UVSQ