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Portrait : Amandine Mazzoni, étudiante et sportive de haut niveau en équitation handisport
Amandine Mazzoni, 19 ans, est étudiante en 2e année de sociologie à l’UFR des Sciences sociales de l’UVSQ. Elle concilie études et carrière de sportive de haut niveau en équitation handisport.
L’équitation, passion à tout prix
« Côté loisirs, j’ai commencé l’équitation très jeune en baby poney, puis j’ai continué en compétition à partir de mes 12 ans. Il y a 3 ans, j’ai commencé à ressentir mes premiers symptômes et j’ai appris que j’étais atteinte d’une maladie neurodégénérative, l’ataxie de Friedreich. Cette maladie affecte le système nerveux et le centre de l’équilibre. Cela fait que j’ai un équilibre précaire et peu de forces dans les jambes. Je suis actuellement en fauteuil roulant. La maladie augmente ma fatigabilité, j’ai donc dû adapter ma pratique de l’équitation et mon emploi du temps en conséquence. Je me suis alors tournée vers l’équitation handisport en compétition car il n’était pas question pour moi de renoncer à ma passion.
C’est grâce à ma rencontre avec le comédien Alex Lutz que j’ai pu poursuivre. Il a eu vent de ma recherche de parrainage pour acheter un cheval adapté à mon handicap, nous avons sympathisé et comme il adore les chevaux, il a choisi de me parrainer en m’offrant un cheval dressé spécifiquement pour permettre l’intégration de l’équipe nationale d’équitation handisport.
Avec Verden, mon cheval de 9 ans, je travaille désormais depuis 6 mois en dressage. On utilise des aides différentes de l’équitation classique, comme la voix en particulier. C’est en cela que le cheval est approprié. En novembre 2018, nous avons remporté le Championnat de France Grade 1 en Handisport équitation, mais il y a encore beaucoup de progrès à faire. En avril 2019, nous participerons à une compétition internationale à Deauville, puis nous partirons une fois par mois pour des compétitions en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche, en Espagne et en Italie.
C’est à la ferme de Corbet aux Bréviaires dans les Yvelines que je m’entraine avec Lucie Herse, ma coach. De plus, nous sommes bien encadrés car tous les membres de l’équipe de France se regroupent régulièrement pour des stages. À court terme, j’ai pour objectif le championnat d’Europe à Rotterdam cet été, et à long terme, ce sont les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 que nous visons.
Les études et la compétition de haut niveau
J’ai toujours aimé les enfants, alors après le baccalauréat, je me suis orientée vers des études de sociologie dans l’idée de devenir institutrice. J’ai choisi l’UVSQ pour son accessibilité aux personnes en fauteuil roulant, comme moi. Dans cette université, le Service d’accompagnement des étudiants et des personnels handicapés* me permet de bénéficier d’une adaptation au niveau de mes besoins, lors des examens par exemple.
C’est assez compliqué de concilier carrière sportive et études en 2e année de licence. Malgré les absences qu’impliquent mes déplacements pour la compétition, je m’efforce de garder un suivi. Grâce à mes amis, je parviens à rattraper les cours et à tout mener de front… C’est là que je m’aperçois que les gens baissent les bras beaucoup trop facilement, alors qu’il faut s’accrocher pour y arriver. Persévérer. »
Informations complémentaires
* Le SAEPH accompagne 165 étudiants en situation de handicap durant l’année universitaire 2018/2019.