Aller au contenu

| | |

Vous êtes ici : UVSQ L'UVSQ

Portrait : Joaquinito Maria Alogo de Obono, vainqueur du concours d’éloquence

Joaquinito Maria Alogo de Obono, 25 ans, est diplômé en Master de Droit des affaires de l’UVSQ. Le 18 avril dernier, il a remporté la 3e édition du concours d’éloquence de l’UVSQ, organisé par l’association étudiante Interassos, sur la scène du théâtre national de Saint-Quentin-en-Yvelines.

« Depuis tout petit, j’ai le besoin de parler et le goût pour la lecture, ce qui m’a nécessairement mené aux études de Droit. Quand j’ai découvert la liste des sujets proposés par le concours d’éloquence, mon regard s’est tout de suite posé sur le sujet qui, pour ma part, était le plus élevé philosophiquement : « l’art de gouverner est-il détenu par les artistes ? ». C’est aussi parce que j’ai un goût pour le céleste, le sacré et la métaphysique que j’aime aborder des sujets profonds. J’aime également aller puiser dans le sens des mots. Ce concours d’éloquence n’imposait pas d’adversaire contre lequel plaider, cela m’a donc laissé la possibilité de me plonger dans le champ des possibles et de l’imaginaire.

Quand vous plaidez sans notes, ce qui est souvent mon cas,  vous devez savoir où vous allez. Les axes de ma plaidoirie, les citations, les références et les auteurs, tout est dans ma tête. Ma plaidoirie se construit quand je marche, quand je lis, quand j’écoute les gens parler, quand je suis à l’université, quand je vais au bureau.
Le plus gros du travail fut de structurer mon discours : savoir par quoi commencer, par quelles étapes passer et par quoi terminer. Au fond, structurer ma pensée pour ne pas perdre mon auditoire et pour ne pas me perdre moi-même.

Lors de la finale, j’ai frémi plusieurs fois, le niveau était assez élevé. Mais certain de ce que je portais, mon ambition, dès le début, était de gagner. Je pense que cela a été possible grâce à mes lectures, mes efforts, mes nuits intranquilles, mes discussions et mes observations de chaque jour.

Cette consécration enrichit évidemment mon parcours professionnel. Gagner un concours d’éloquence, pour un juriste, c’est toujours plaisant et très flatteur.

L’éloquence, dans la société de nos jours, est centrale. La parole dit tout sur nous : notre classe sociale, nos ambitions et même notre caractère. La maîtrise des mots et la confiance en soi sont les clés d’une bonne éloquence selon moi. Quand une baguette de pain ne vous convient pas, et que vous expliquez pourquoi à la boulangère, c’est déjà une plaidoirie. Pour moi, l’argument vrai n’est pas celui qui gagne. Celui qui gagne c’est l’argument fort. Quand vous voulez persuader, vous vous adressez à l’esprit et au cœur, non pas à la raison. Nous ne sommes pas tous égaux face à l’éloquence : elle est pour certains aisée et pour d’autres elle vient avec l’apprentissage.

Plaider, c’est un vrai sport pour lequel il faut s’entraîner. En ce qui me concerne, aller voir des avocats plaider m’a beaucoup inspiré dans mon apprentissage. Si j’avais la prétention d’offrir un conseil, ce serait : n’ayez pas peur, lancez-vous, plaidez ! Il n’y a rien de meilleur que la plaidoirie, c’est un souffle et un exutoire. »