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Publication de la synthèse du 6e rapport du GIEC : nos experts prennent la parole

le 4 avril 2023

Publié le 4 avril 2023

Jean Jouzel, Valérie Masson-Delmotte et Sophie Szopa sont des spécialistes du climat et du changement climatique. Ils sont membres du GIEC* et ont déjà participé plusieurs fois aux rapports rendus au gouvernement dressant un bilan de l'état actuel du climat.

Lundi 20 mars, le GIEC* a publié sa synthèse du 6e cycle d’évaluation, pour la période de 2015 à 2023. Dans ce document, le groupe d’experts appelle d’urgence à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à 2030. Les solutions sont simples et à portée de main ! Cette synthèse de 36 pages fait un état des lieux du changement climatique, aborde le futur et les solutions réalistes et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. 
Le GIEC a pour mandat d’évaluer, sans parti pris et de manière méthodique et objective, l’information scientifique, technique et socio-économique disponible en rapport avec la question du changement du climat. Ces informations sont synthétisées à partir des recherches ou études effectuées par des scientifiques, des experts ou des organismes et publiées dans des revues scientifiques. C’est un groupe d’expertise collective visant à synthétiser les travaux menés dans les laboratoires du monde entier.
Le rapport servira de base scientifique au prochain sommet des Nations unies sur le climat, la COP28, qui sera organisé par les Émirats arabes unis à Dubaï à partir du 30 novembre 2023.

Jean Jouzel CEA LSCE IPSL OVSQ “Le 6e rapport du GIEC est sans ambiguité : c’est maintenant qu’il faut agir pour garder des chances de limiter le réchauffement à long terme à 1,5°C. A horizon 2030, il faudrait que les émissions soient divisées environ par deux par rapport au niveau qui serait atteint si la trajectoire actuelle se poursuivait.”
Jean Jouzel, directeur de recherche émérite CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE-UVSQ/CEA/CNRS/IPSL), ancien directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) et Président de Météo et climat, vice-président du groupe de travail sur les bases physiques du changement climatique de 2002 à 2015.


Sophie Szopa LSCE OVSQ “Ce rapport liste de nombreuses solutions disponibles aujourd’hui pour réduire massivement les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Nombre d’entre elles permettraient, si elles étaient déployées massivement, des bénéfices de santé pour tous. La décarbonation diminue bien sur les risques liés aux évènements climatiques extrêmes et qui entraînent d’ores et déjà une surmortalité, mais elle permet également une amélioration de la santé par l’adoption à l’échelle individuelle d’une alimentation plus saine et d’une mobilité active (marche, vélo). La mise en œuvre de mesures sectorielles telles que la production d’énergie décarbonée (et donc la forte baisse de l’usage des combustibles fossiles), l’électrification des transports et le développement d’infrastructures de transport en commun et des modifications de pratiques agricoles concourent à une nette amélioration de la qualité de l’air. Et cette amélioration serait effective en quelques années seulement. En parallèle et compte tenu de l’aggravation à venir du changement climatique pendant encore au moins vingt ans, des solutions d’adaptation sont indispensables en particulier pour sécuriser la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau.”
Sophie Szopa, directrice de recherche CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE-UVSQ/CEA/CNRS/IPSL), chercheuse en chimie atmosphérique, coordinatrice et auteure principale d'un chapitre du groupe 1.

Valérie Masson-Delmotte Crédits photos CEA “Les changements récents que nous avons observés dans le climat sont maintenant généralisés, rapides et s'intensifient. Certains des changements que nous observons aujourd'hui sont sans précédent depuis des milliers d'années - ou jamais vus auparavant.”
“Le réchauffement que nous avons déjà connu a des conséquences considérables. Le changement climatique contribue à l'augmentation des évènements de chaleur extrême, des évènements de précipitations intenses, et des sécheresses.”
“Ces conséquences sur températures, précipitations et sécheresses affectent l'ensemble de notre planète - les personnes, mais aussi flore et faune, nature et agriculture. La saison de croissance des plantes s'est allongée en moyenne dans la plupart de l'hémisphère nord.”
Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE-UVSQ/CEA/CNRS/IPSL), paléoclimatologue et coprésidente du groupe 1 du GIEC depuis 2015. 
 

Les rapports du GIEC

Créé en 1988, le GIEC organise ses travaux selon des cycles. Ouvert en octobre 2015, le 6e cycle se conclut par la publication du rapport d’évaluation, AR6.
Il synthétise 3 rapport spéciaux : 
  • Rapport spécial sur le réchauffement global de 1.5°C en 2018
  • Rapport spécial sur les terres en 2019
  • Rapport spécial sur les océans et la cryosphère en 2019 
et  3 rapport complets : 
  • Volet 1, les éléments physiques du climat, en août 2021
  • Volet 2, impacts, adaptation et vulnérabilité, en février 2022
  • Volet 3, atténuation, en avril 2022

*Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat