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Séminaire de recherche : "Le madrigal à Rome dans les lieux fréquentés par le Caravage entre le XVIe et le XVIIe siècles. Nouvelles réflexions sur les liens entre musique et peinture"

le 10 octobre 2025

Vendredi 10 octobre 2025 de 16h à 18h

UVSQ - 47 boulevard Vauban 78280 Guyancourt - Salle 526

Avec la participation de Galliano Ciliberti, musicologue, professeur au conservatoire de musique "Nino Rota" Monopoli, Italie. 


Ce séminaire est organisé par Jorge Morales dans le cadre de la Chaire de professeur junior Patrimoine musical, (re)créations et musiques anciennes (XVe-XVIIIe).


À la charnière des XVIe et XVIIe siècles, dans la zone méridionale du Campo Marzio à Rome, grâce à divers mécènes, s’est développé l’un des phénomènes artistiques les plus importants de la Ville éternelle : le croisement entre la peinture du Caravage et le madrigal.

Michelangelo Merisi, dit le Caravage, séjourna à Rome pendant une dizaine d’années entre 1595-96 et 1606, grâce au patronage du cardinal Francesco Maria del Monte qui accueillit l’artiste au palais Madama, dans le quartier de Sant’Eustachio. Non loin se trouvait la résidence de Vincenzo Giustiniani et celle des Aldobrandini (Via del Corso). Giustiniani et les Aldobrandini, de même que les Montalto, assistaient aux concerts que le cardinal del Monte organisait dans sa demeure.

Pour le cardinal del Monte, le Caravage réalisa Les Musiciens (où figure un madrigal de Pompeo Stabile) et peut-être le Joueur de luth, conservé à New York (où apparaissent des madrigaux de Francesco Layolle et de Jacquet Berchem). Il peignit également le Joueur de luth, aujourd’hui à Saint-Pétersbourg (où sont reproduits des madrigaux d’Arcadelt), pour le marquis Giustiniani. En outre, dans l’inventaire post mortem (1583) de Guillaume Sardes, recteur de Saint-Louis-des-Français et grand collectionneur de livres de madrigaux, on trouve la trace des musiques présentes dans les tableaux des deux joueurs de luth du peintre lombard. Où et pourquoi a-t-il pris ces exemples musicaux ?

Tous les mécènes résidant dans ce quartier de Rome manifestaient un vif intérêt pour les arts et pour la musique : Giustiniani rédigea un court traité musical, alors que del Monte, les Aldobrandini et les Montalto furent les dédicataires de plusieurs livres de madrigaux. Nombre de ces compositions furent probablement jouées dans leurs palais respectifs durant le séjour du Caravage.
Cette présentation propose de nouvelles réflexions sur les liens entre musique et peinture dans le contexte de la vie culturelle de ce quartier de Rome, grâce à un réseau de mécènes mus par des intérêts culturels communs et qui a donné vie à ces compositions madrigalesques.