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Penser nos métiers à l’heure des bouleversements écologiques et climatiques

le 17 juin 2024

Lundi 17 juin 2024
UVSQ

Appel à communications : journée d'étude CHCSC - DYPAC - PRINTEMPS, organisée dans le cadre du programme "LabEco". Avec le soutien de la MSH Paris-Saclay

La journée visera à partager expériences et questionnements sur l’actualité et le devenir des métiers de la recherche dans un monde en plein changement. Elle s’adresse à tous les membres des laboratoires Dypac, Printemps et CHCSC : BIATSS, doctorant.es, post-doctorant.es, enseignant.es-chercheur.es, chercheur.es statutaires ou non. Chacun.e peut participer pour écouter, discuter, mais nous lançons aussi un appel à manifestation d’intérêt pour venir partager des connaissances, expériences, réflexions ou interrogations et apporter des témoignages sur la possible et nécessaire « écologisation » de nos métiers, son intérêt, les moyens de la mettre en oeuvre ou les blocages éventuels. Trois pistes sont suggérées, sans qu’elles soient limitatives.



Par ce formulaire https://framaforms.org/journee-detude-labeco-penser-nos-metiers-a-lheure-des-bouleversements-ecologiques-et-climatiques, vous pouvez : 1. manifester votre intérêt ou vos réticences pour assister à cette journée (avec ou sans intervention) ; 2. proposer une intervention (temps que vous souhaitez (5 à 20 minutes), thème de votre intervention, type : table-ronde, intervention à plusieurs voix, présentation individuelle, thème de discussion collective…)



Les blocages de l’ESR face aux enjeux écologiques

Les bouleversements climatiques et écologiques sont documentés par des recherches d’horizons très variés parmi lesquelles figurent les disciplines représentées dans nos laboratoires. Des travaux ont en même temps montré le rôle ambivalent des sciences dans les bouleversements en cours, qui ont pu servir à lancer l’alerte, à documenter plus précisément ce qui se passait, mais ont aussi alimenté ces bouleversement et produit des formes de « techno-solutionnisme » rassurantes. Cette ambivalence se lit dans le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche par des groupes dont l’intérêt est le statuquo, ou encore dans la difficulté des institutions de recherche à prendre en compte l’ampleur et les implications des bouleversements en cours (Thiery et al, 2023). Au fond, l’inertie voire la résistance au changement ferait de la recherche un secteur professionnel partageant avec bien d’autres les mêmes préventions et les mêmes limites, en dépit des savoirs qui s’y constituent. Il serait intéressant de pouvoir discuter des contraintes qui pèsent
différemment sur nos possibilités d’action en fonction des statuts (doctorant.es, BIATSS, enseignants-chercheurs, etc.).

L’engagement en question

Cette journée pourra aussi être l’occasion d’interroger les modalités de passage des savoirs scientifiques aux discussions et décisions politiques (Oreskes 2022), et à débattre des notions d’objectivité, d’impartialité et de neutralité de la recherche (Berlan 2023 ; Comité d’éthique du CNRS 2023 ; Comité d’éthique en Commun 2023). Des collectifs, prenant au mot la formule de Bruno Latour selon qui « Savoir sans agir, ce n’est pas savoir » se constituent et expérimentent aujourd’hui des formes de mise en action des savoirs (par ex. Ateliers d’écologie politique, groupes de travail de Labo 1point5, Scientifiques en rébellion). Un tour d’horizon des initiatives d’engagement des acteurs de la recherche dans l’arène politique et écologique pourra être proposé, tout comme un inventaire des réactions suscitées. La légitimité de cet engagement pourra aussi être débattue : peut-il exister une recherche neutre ou qui puisse en tout cas être déliée des enjeux sociaux et politiques posés par les bouleversements écologiques ? L’engagement menace-t-il le crédit de la recherche ? Contrevient-il à nos missions ?

Changer la recherche : pourquoi, comment, pour aller vers où ?

Certes, à première vue, les recherches en humanités et sciences sociales peuvent sembler plus éloignées des enjeux matériels et éthiques de la transition écologique. La diversité des situations est en fait forte. Ces recherches peuvent-elles et doivent-elles contribuer au changement ? Comment faire lorsque l’objet de recherche demande de brasser de lourdes données, ou reposent sur des terrains lointains ? En quoi est-on concerné lorsque ses recherches ne touchent pas à l’environnement ? Face à l’immense enjeu écologique, sans aller aussi loin qu’Alexandre Grothendieck (1972), pouvons-nous continuer à faire de la recherche comme avant – et sinon : que faire ? Cette question s’adresse tant aux chercheurs qu’au personnel d’encadrement de la recherche : les financements, les achats de matériel, les missions, les appels à projets nationaux et internationaux sont-ils toujours compatibles avec les enjeux climatiques et écologiques ? Quelle prise a-t-on dessus ? Les concepts de « sobriété » et de « renoncement » (Vilalba 2023, Monnin 2023) ont-ils un sens dans nos métiers ? Quels pas pourrait-on faire pour aligner nos pratiques avec les enjeux écologiques ?

Deux questions transversales pourraient offrir un temps de discussion collective en fin de journée : qu’est-ce que la situation écologique et climatique provoque en nous et affecte-t-elle notre regard sur nos métiers ? Est-ce que l’on se sent en capacité d’agir, individuellement, collectivement, depuis notre métier ?

Les thèmes possibles ne seront pas épuisés lors de cette journée. Dans l’esprit de la charte Labéco, nous souhaitons en tout cas proposer à tous les membres des laboratoires partenaires de venir partager leurs points de vue sur ce qu’impliquent ces bouleversements dans nos métiers : emprise écologique et matérielle, moyens humains et financiers, orientations thématiques et méthodologiques, verrous et possibilités de transformation, cadrage institutionnel et articulation au changement politique, social, économique et écologique.

 
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