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Portrait : Arnaud Nacinovic, étudiant en maïeutique
Arnaud Nacinovic, 24 ans, est étudiant en 5e et dernière année d’études de maïeutique à l’UFR des sciences de la santé Simone Veil de l’UVSQ. Après une première année en PACES, il a décidé de s’orienter vers le concours de sage-femme, en dépit des a priori culturels sur cette profession.
« Je suis entré en première année de PACES (1e année commune aux études de santé) après un baccalauréat scientifique. Après avoir raté le concours d’entrée en études de médecine, j’ai été admis à redoubler. J’ai alors décidé de passer le concours de sage-femme, tout en m’inscrivant dans une école d’infirmiers pour mettre toutes les chances de mon côté. Les filières de pharmacie, dentaire ou kiné ne m’intéressaient pas, il me semblait que les études de sage-femme étaient les plus proches de celles de médecin.
Parmi mes amis, j’ai été le seul à faire ce choix. Beaucoup d’entre eux ont été surpris. Ils me disaient qu’ils ne me voyaient pas dans cette filière, notamment en raison de l’image féminine qui lui est associée, mais aussi par méconnaissance de ce métier qu’ils confondaient avec auxiliaire de puériculture ou aide-soignant.
Face à la surprise du premier contact et pour déjouer toute éventuelle appréhension, je présente une attitude professionnelle. Je montre tout de suite que je suis à ma place et que les patientes ont besoin de mon accompagnement et de mes soins. La confiance s’installe au fur et à mesure du temps passé avec elles. Après une naissance, je suis toujours fasciné par le mystère du lien qui se crée entre une mère et son enfant. Ce métier offre vraiment des moments uniques.
Il m’est tout de même arrivé d’avoir des refus (par tradition culturelle, interdit religieux) de la part de patientes ou de leur conjoint. Je reste calme et pédagogue en expliquant que rien n’est obligatoire, mais qu’il faut que l’on agisse pour la sécurité de l’enfant et celle de la mère. Ce qui m’aide, c’est qu’il y a beaucoup d’hommes parmi les anesthésistes, les gynécologues, qui eux aussi participeront à la naissance et à l’accompagnement de la patiente.
Bien conscient que je ne serai jamais à leur place, j’essaie d’être le plus attentif possible au ressenti et à la douleur des futures mères. Peut-être suis-je moins intrusif, peut-être plus fin dans mes gestes, de crainte de faire mal ? Les patientes me disent très souvent « vous êtes plus doux ». Je découvre qu’être suivi par un homme sage-femme est parfois recherché par les patientes.
Être sage-femme, je l’assume à 100% et le conseille à tous ceux qui veulent s’épanouir dans un métier à la fois passionnant et valorisant. C’est un métier où les opportunités sont nombreuses. Les sages-femmes sont autonomes en salle de naissance pour tous les accouchements physiologiques. Ils et elles peuvent aussi exercer en libéral, ce qui est mon projet à terme, ou se spécialiser dans l’acupuncture, l’écho-graphie ou l’hypnose.
Je ne peux pas parler de vocation, mais plutôt d’un parcours d’orientation réussi et la découverte d’un métier qui me permet de m’affirmer. Être sage-femme m’apprend le don de soi, l’esprit d’équipe, l’esprit de service, l’écoute et la rigueur. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir embrassé des études de maïeutique même si les appréhensions sont présentes au début, même si l’on se pose des questions sur la pratique par un homme d’une profession très féminisée. Je ne regrette pas et le conseille à tous ceux qui se posent la question : oui, tu peux être un sage-femme ! »
Parmi mes amis, j’ai été le seul à faire ce choix. Beaucoup d’entre eux ont été surpris. Ils me disaient qu’ils ne me voyaient pas dans cette filière, notamment en raison de l’image féminine qui lui est associée, mais aussi par méconnaissance de ce métier qu’ils confondaient avec auxiliaire de puériculture ou aide-soignant.
J’ai tenu bon. Les échanges avec des étudiantes sages-femmes et des hommes exerçant ce métier m’ont rassuré. Après avoir passé le concours, j’ai été admis sur liste d’attente. C’est donc avec anxiété que j’ai attendu les résultats durant deux semaines. À ma grande joie, j’ai été pris. Second soulagement, je n’étais pas le seul homme de la promotion. Ma famille a accueilli la nouvelle avec beaucoup de fierté, sans réactions négatives.Un homme sage-femme ne passe pas inaperçu même si nous sommes de plus en plus nombreux.
Face à la surprise du premier contact et pour déjouer toute éventuelle appréhension, je présente une attitude professionnelle. Je montre tout de suite que je suis à ma place et que les patientes ont besoin de mon accompagnement et de mes soins. La confiance s’installe au fur et à mesure du temps passé avec elles. Après une naissance, je suis toujours fasciné par le mystère du lien qui se crée entre une mère et son enfant. Ce métier offre vraiment des moments uniques.
Il m’est tout de même arrivé d’avoir des refus (par tradition culturelle, interdit religieux) de la part de patientes ou de leur conjoint. Je reste calme et pédagogue en expliquant que rien n’est obligatoire, mais qu’il faut que l’on agisse pour la sécurité de l’enfant et celle de la mère. Ce qui m’aide, c’est qu’il y a beaucoup d’hommes parmi les anesthésistes, les gynécologues, qui eux aussi participeront à la naissance et à l’accompagnement de la patiente.
Bien conscient que je ne serai jamais à leur place, j’essaie d’être le plus attentif possible au ressenti et à la douleur des futures mères. Peut-être suis-je moins intrusif, peut-être plus fin dans mes gestes, de crainte de faire mal ? Les patientes me disent très souvent « vous êtes plus doux ». Je découvre qu’être suivi par un homme sage-femme est parfois recherché par les patientes.
Être sage-femme, je l’assume à 100% et le conseille à tous ceux qui veulent s’épanouir dans un métier à la fois passionnant et valorisant. C’est un métier où les opportunités sont nombreuses. Les sages-femmes sont autonomes en salle de naissance pour tous les accouchements physiologiques. Ils et elles peuvent aussi exercer en libéral, ce qui est mon projet à terme, ou se spécialiser dans l’acupuncture, l’écho-graphie ou l’hypnose.
Je ne peux pas parler de vocation, mais plutôt d’un parcours d’orientation réussi et la découverte d’un métier qui me permet de m’affirmer. Être sage-femme m’apprend le don de soi, l’esprit d’équipe, l’esprit de service, l’écoute et la rigueur. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir embrassé des études de maïeutique même si les appréhensions sont présentes au début, même si l’on se pose des questions sur la pratique par un homme d’une profession très féminisée. Je ne regrette pas et le conseille à tous ceux qui se posent la question : oui, tu peux être un sage-femme ! »
Informations complémentaires
Un article également paru dans LES ECHOS START le 15/03/2018