Rapport du GIEC : Impacts, Adaptation et Vulnérabilité

« Chaque voix compte, et chaque seconde compte » lance le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de la conférence de presse pour la sortie de la dernière évaluation du GIEC, le 28 février. Le Groupe de travail II du GIEC (GTII) se penche dans ce rapport sur des questions relatives à la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, mais également sur les conséquences, qu’elles soient négatives ou positives, de ces changements et les possibilités pour s’y adapter.

Dans le cadre de ce sixième rapport, le GTII s’est vu confier la mission d’évaluer les impacts du changement climatique, d’une échelle mondiale à régionale, sur les écosystèmes et de la biodiversité, mais également « sur les humains et leurs diverses sociétés, cultures et établissements ». Les vulnérabilités, les capacités et limites du monde dit naturel et des sociétés humaines pour s’adapter en réponse au changement climatique sont également évaluées dans ce rapport. Ainsi, « les efforts d’adaptation et d’atténuation visant à réduire les risques liés au climat ainsi que les options pour créer un avenir durable, résilient et équitable pour tous » sont mis en lumière.

Les conclusions du GTII sont claires : l’adaptation est primordiale pour l’Homme, mais également pour toute la planète dans son ensemble. Le changement climatique est bel et bien déjà présent, il est donc urgent d’agir conjointement et non plus individuellement, tous les pays du monde étant concernés. « Toute action, tous choix, toutes décisions ont leur importance, car elles peuvent nous éloigner, ou bien nous rapprocher, d’un futur résilient face au changement climatique » rappelle Debra Roberts, co-présidente du GTII.

Pour se faire, le rapport préconise notamment de laisser la nature faire son travail en la préservant, la restaurant et en maintenant la biodiversité. L’accent est également mis sur des solutions d’urbanisation, comme le développement de l’agriculture urbaine, les villes représentant un enjeu majeur et un intérêt certain de par leur population qui tend à augmenter continuellement. 

Lors de la conférence de presse, il a été rappelé à plusieurs reprises qu’il existe néanmoins certaines limites à l’adaptation. Celle-ci est trop lente et il demeure un réel fossé entre l’adaptation opérée actuellement et celle dont nous avons réellement besoin pour limiter l’impact du changement climatique. De plus, l’adaptation ne suffit pas, elle doit être couplée à une importante réduction des gaz à effet de serre et ainsi permettre de ralentir l’augmentation de la température. Sans quoi, certaines espèces ne pourront s’adapter à temps et les solutions faisant appel à la nature ne seront plus une option.

L’urgence est donc bien présente, pour autant tout espoir n’est pas vain, « je ne pense pas que cela traduit un sentiment morose, c’est un rappel à la réalité des faits mais montre que nous pouvons être acteurs du changement » affirme Debra Roberts. « Ce rapport donne des solutions, et donne de l’espoir que nous pouvons atteindre un avenir résilient face au changement climatique » ajoute le co-président du GTII Hans-Otto Pörtner.

Retrouvez le communiqué de presse du GIEC

Laurent Bopp, chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE-IPSL) est auteur principal sur le troisième chapitre de cette évaluation, portant sur les écosystèmes océaniques et côtiers et leurs services.